C’est au siècle dernier que des pédiatres ont commencé à se pencher de façon « neuro-scientifique » sur les principes de lien à la mère (ou à l’objet maternel) et d’attachement, en reconnaissant une individualité et une identité aux enfants dès leur naissance, voire avant ; alors qu’ils étaient jusque-là soit considérés comme des mini-adultes, soit comme dénués de toute personnalité ou ressentis… La douleur est un bon exemple : en effet très longtemps il a été admis faussement que les bébés ne ressentaient pas celle-ci
Certains d’entre eux ont particulièrement révolutionné ce domaine
Le Dr Winnicott pédiatre et psychanalyste anglais, avec sa théorie de « la mère suffisamment bonne » et de l’objet transitionnel qui permet de se détacher peu à peu de façon sécure de l’objet maternel, il est aussi à l’origine de la notion de faux-self (ou masque social) particulièrement utilisée aujourd’hui pour la prise en charge des troubles de la personnalité chez les haut potentiels…
Le Dr Bowlby pédiatre Anglais a lui étudié et défini les différents types d’attachement répondant à un besoin vital chez les nourrissons et qui se créent au travers de la relation à l’objet maternel (la mère ou son substitut) puis l’entourage, selon les conditions de maternage et d’environnement… Son ouvrage classique, Attachment and Loss, publié en 1969, présente la synthèse de ses recherches sur le développement psychologique d’enfants ayant grandi en orphelinat. Pour lui L’enfant serait équipé d’un système comportemental non conscient qui a pour but de maintenir une proximité suffisante avec sa mère alors que sa mère serait dotée d’un système comportemental complémentaire ayant pour fonction de répondre. Comme l’enfant traverse une longue période d’immaturité, l’activation du système d’attachement accroît ses chances de survie. Ce système est constitué de comportements ou de signaux qui ont pour fonction d’attirer la mère vers l’enfant – pleurs, sourires, babillages, cris – et de comportements qui poussent l’enfant vers sa mère – comportements de succion, d’accrochage, de poursuite. On sait aussi, avec les neurosciences modernes, que la biologie aide à ce process, notamment par la sécrétion de l’hormone d’attachement et de lien, l’ocytocine…
Et enfin Mary Ainsworth, psychologue américaine du développement de l’enfant